Au-delà d’un état d’esprit, la culture de la gagne est la marque de fabrique de l’Espérance de Tunis. C’est pourquoi les crises de résultat ne durent pas longtemps du côté du Parc B.
Le résultat nul concédé une semaine plus tôt devant le CAB à Radès a, certes, rendu la mission des “Sang et Or” à Sousse plus difficile, mais finalement, ça leur a rendu service, étant donné que remporter la victoire à Sousse était la seule alternative qui restait aux joueurs pour dissiper le doute qui s’est installé.
Quant à Skander Kasri, certaines voix se sont élevées pour critiquer sa déclaration faite après le match du CAB, estimant qu’elle a l’effet de surmotiver l’adversaire : “Nous avons l’habitude de savoir voyager à Sousse et faire un bon résultat”.
Et si Skander Kasri était si sûr de lui, c’est que les dernières confrontations contre l’ESS, rien que celles de la saison dernière, lui donnaient raison. Les quatre confrontations de la saison 2023-2024, deux en championnat et deux en phase de groupes de la Ligue des champions, ont été remportées par l’EST.
De plus, l’Espérance a l’habitude de gagner à Sousse, malgré toute la pression qui règne au stade. Aussi, le club “sang et or” n’a pas l’habitude de sombrer dans le doute et pour cause : la culture de la gagne, c’est la marque de fabrique de l’Espérance de Tunis.
Belaïli : l’art de se faire pardonner…
La victoire ramenée de Sousse a mis en évidence une donne qui s’est dissipée ces derniers temps à cause de la crise de résultats qui a plané : l’effectif “sang et or” n’a pas livré tous ses secrets. Un joueur, en particulier, s’est fait pardonner en débloquant la situation: Youssef Belaïli. Un joueur talentueux et, surtout, au caractère bien trempé, qui a tout de même besoin d’un entraîneur qui sait canaliser son énergie au profit du jeu collectif. C’est aussi un talent individuel dont il faut savoir profiter. Une équation que Skander Kasri a essayé de trouver face au CAB où il a contraint son joueur fétiche à jouer collectif avec Yan Sasse, entre autres, et l’a obligé également à s’appliquer tactiquement en concentrant sa marge de manœuvre sur son couloir gauche. En forçant son joueur à se montrer discipliné tactiquement, Skander Kasri a cueilli dimanche les fruits de son travail : au moment où la situation bloquait, un exploit individuel de Belaïli a sauvé l’EST quand il s’est faufilé sur la gauche (son couloir d’action), dribblé Ghedamsi et Aouani avant d’adresser un tir puissant dévié malencontreusement par Zied Boughattas qui trompa son propre gardien, Ali Jemal. Un joli but qui dénote de l’expérience, mais surtout du talent fou de l’ailier gauche algérien.
Mokwana, la nouvelle force de frappe !
Un autre joueur constitue désormais avec Youssef Belaïli la nouvelle force de frappe de l’Espérance. C’est d’Elias Mokwana dont il s’agit. L’ailier droit sud-africain a signé dimanche, de la plus belle des manières, son premier but sous les couleurs “sang et or”: récupérant la balle du milieu de terrain, il accéléra, dribbla les deux défenseurs axiaux adverses : Zied Boughattas (encore lui) et Chérif Camara, avant de tenter un premier tir dégagé par Ali Jemal, pour reprendre après dans les filets. Pour une première réalisation, Mokwana a signé un joli but qui dénote d’un talent jusque-là caché (en tout cas en club, mais pas en sélection sud-africaine). Il a également tué le match en doublant la mise.
Mokwana, qui n’a pas encore un match entier dans les jambes, sait se montrer utile le temps qu’il joue, chose encore que Kasri a saisie et le Sud-Africain lui a renvoyé l’ascenseur.
Cela dit, Skander Kasri a réussi la mission qui lui a été confiée en phase de transition, celle de faire retrouver aux joueurs la confiance en eux-mêmes. Le coach “sang et or” intérimaire savait que seule la victoire débloquerait le mental affecté par les derniers mauvais résultats.